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Comme elle est l’assemblage de deux phrases simples, la phrase complexe est donc constituée d’une proposition principale et d’une proposition subordonnée. On désigne par la proposition subordonnée toute proposition qui contient l’outil de la subordination ou le subordonnant ; l’adjonction de ce subordonnant à l’une des deux propositions fait que celle qui l’abrite est dite subordonnée et l’autre principale. En conséquence ,c’est le subordonnant qui donne son nom à la subordonnée,ce qui n’est pas le cas dans ‘’Passerelle Français, 3ème année du cycle secondaire collégial , Les éditions Afrique Orient, Livre de l’élève ; Page 123, 124’’. L’équipe chargée de monter un cours sur ‘La Subordonnée Circonstancielle de temps’ a confondu entre l’antériorité et la postériorité en prenant l’une pour l’autre et en semant le trouble et la discorde dans l’esprit des enseignants qui, hélas ! ne peuvent pas corriger ce tort commis à l’encontre de Madame Grammaire de peur d’enrayer l’engrenage du système de l’évaluation certificative de fin d’année qui ne tolère pas les corrections isolées. Les professeurs qui travaillent comme des torero nuiront plus à leurs élèves en voulant leur être utiles que ceux qui travaillent comme des taureaux : les premiers considèrent les problèmes et essaient de leur trouver une solution mais vainement car leurs efforts seront freinés, les seconds, tête baissée, ne voient que le sol de l’arène et la lueur, vague et imprécise, de leur adversaire. Le bon sens veut que, comme je viens de l’expliquer plus haut, que la proposition qui contient le subordonnant donne son nom à la subordonnée. Il est vrai que l’une ne peut aller sans l’autre, mais c’est la subordonnée qui est l’essence de la phrase complexe même si en apparence, elle n’a qu’un statut de second rang comme son nom le laisse à tort penser, et ce pour plusieurs raisons :
les phrases complexes se classent en subordonnées et non en principales ;
-Le caractère de la proposition principale est qu’elle est fixe alors que celui de la subordonnée est variable : la subordonnée constitue la vie, le changement, la régénération, alors que la principale, comme noyau de la phrase complexe, elle souffre de stérilité. La subordonnée est l’éclairage, la principale l’obscurité.
-La grammaire veut que l’étude de la phrase complexe porte sur la proposition subordonnée et non l’inverse, comme le fait l’équipe de ‘’Passerelle Français.’’
Considérons quelques exemples de ‘’Passerelle français’’ tirés de la page 124 donnés sous forme d’un tableau à trois entrées :
Grille du haut : « Restez ici jusqu’à ce que je vous fasse signe »l’équipe considère qu’il est question d’antériorité et le dit explicitement :’’Antériorité (l’action de la principale se passe avant celle de la subordonnée)’’
-Grille du bas : « Dès que la cloche aura sonné, les élèves sortiront » elle considère qu’il est question cette fois de postériorité :’’Postériorité (l’action de la principale se passe après celle de la subordonnée)’’.
Je fais remarquer à l’équipe pédagogique qui a veillé à mettre au point ce manuel scolaire que dans le premier cas, il est question de postériorité, dans le second d’antériorité .Dans l’encadré ’’Je retiens’’, il est dit, en rouge’’ La proposition subordonnée de temps’’ mais la suite de la phrase prend une autre tournure pour parler du verbe de la principale, chose tout à fait condamnable et nuisible aux principes de la grammaire. Je considère qu’il faut poser le problème de cette manière :
Phrase 1 :’’Restez ici/ jusqu’à ce que je vous fasse signe’’
D’abord/ ensuite
Proposition principale/ Proposition subordonnée de temps exprimant la postériorité.
Phrase2 :’’Dès que la cloche aura sonné/les élèves sortiront’’
D’abord /ensuite
Proposition subordonnée de temps exprimant l’antériorité/ Proposition principale.
Contrairement à ce que dit l’équipe pédagogique de ‘’Passerelle Français’’ Ce qui est exprimé dans la phrase 1 est la postériorité avec le subordonnant ’jusqu’à ce que +subjonctif, dans la phrase 2, l’antériorité avec le subordonnant ‘dès que’ +rapporte temps composé, temps simple correspondant. L’équipe, au lieu de parler de ce qui est manifeste et explicitement exprimé par des moyens linguistiques évidents, parle de ce qui est caché.
Pour conclure, je pose une question aux membres de l’équipe de ‘Passerelle Français’ .Vous avez traité dans le même manuel la subordonnée de cause et la subordonnée de conséquence : pourquoi vous n’avez pas pris la cause pour la conséquence ou la conséquence pour la cause comme vous l’avez fait pour l’antériorité et la postériorité ? Pourtant, il n’y a pas de cause sans conséquence comme il n’y a pas non plus d’antériorité sans postériorité. Malgré le lien qui unit les couples entre eux, chaque subordonnée doit recevoir le traitement qui lui convient.