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Tayeb Zaid

La langue française souffre de beaucoup d’imperfections qui rebutent les jeunes apprenants. Son écriture contient beaucoup de parasites qui contribuent mal à son apprentissage. En effet, pour ne prendre que son aspect orthographique, nous devons signaler les nombreuses discordances entre le caractère graphique et son caractère phonique. C’est-à-dire que le lecteur lit ou entend le plus souvent autre chose que ce qui est écrit. Nous prenons l’exemple du phonème[k] et ses différentes transcriptions graphiques.
I– Cas du graphème C. Comme lettre de l’alphabet, il se prononce [s]
1– Cas où le graphème C se prononce [k]
–C+ voyelle a, o, u : clé ; cuve ; carré ; colonne

–C+voyelle nasale : an ;on ;un : candide ; contrat ; aucun
–C + consonne : classe ; écrire
–C en finale absolue : lac ; cric ; roc ; duc ; donc…
2– Cas où le graphème C se prononce [s].
–C +voyelles i ; e ; é ; è ou la semi consonne y : ici ; ce ; lycée ; procès ; cycliste.
3– Cas où le graphème C n’a pas de phonème correspondant, c’est-à-dire qu’il ne se prononce pas. En effet quand ce graphème est en finale absolue, parfois il ne se prononce pas : escroc ; porc ;
II– Cas du graphème CH. Il n’existe pas comme lettre de l’alphabet
1– Les graphèmes CH et CCH se prononcent[k] : technique ; ecchymose.
2 -Le graphème CH se prononce également[ ʃ ]: chercher ; marcher

3-Le graphème CZ : Dans ce cas le C se prononce G [ɛgzema] III– cas du graphème QU
–QU + voyelles a ; i ; e ; o : se prononce[k] : quatre ; quitter ; chaque ; quiproquo.
IV– cas du graphème Q
-Placé en finale absolue Q se prononce [k] : coq ; cinq ; Iraq
–Toutefois et curieusement, suivi d’une consonne, le graphème Q de cinq ne se prononce pas dans : cinq cents.
V– Cas du graphème K
-En règle générale, le graphème K se prononce[k] : un kyste, un klaxon ; un kilogramme.
VI -Cas du graphème KH
Pour certains mots étrangers entrés dans la langue française, le graphème KH se prononce[k] : kolkhoze ; Khmer ; khalifat…
VII– Cas du graphème CK
-Le graphème CK se prononce[k] : pack ; snack ; package …
VIII- Cas du graphème CQ
-Le graphème CQ se prononce[k] : pacquer ; pacquage…
IX– Cas du graphème X
A-Le graphème X est formé de deux phonèmes :
1 – Dans certains mots, il se prononce [ks] : klaxon ; vexer…
2 –Dans d’autres, il se prononce [gz] : exercice ; examen…
B-Le graphème X est formé d’un seul phonème :
-Il se prononce dans ces cas[s] : six ; dix.
-Ou [z] : deuxième ; sixième ; dixième.
-Il lui arrive également de ne pas se prononcer : six passants
X– Cas du graphème C cédille : (ç)
-Le graphème ç se prononce toujours[s]. Il se place devant la voyelle a ; o ; u comme dans : ça ; suçoter ; aperçu…ou devant les voyelles nasales [ɔ̃] comme dans maçon, ou an comme dans suçant.
XI –Cas du graphème C comme lettre de l’alphabet.
–C est la troisième lettre de l’alphabet français : elle s’appelle sé [se] et s’écrit pourtant c.

Récapitulation : Le jeune apprenant est désemparé devant toutes ces figures qui changent de graphie et de phonie :
-Le même graphème C tantôt se prononce [k] tantôt [s], tantôt il ne se prononce pas du tout.
-Suivi d’une H, le graphème C se prononce tantôt [ ʃ ] , tantôt [k]. Pour le phonème [ ʃ ] , la langue française doit disposer d’un graphème propre. Quant au graphème CH qui se prononce [k], cela relève du barbarisme. Si l’on ajoute au graphème C, qui est un [k] en principe, une petite queue sur laquelle on le fait reposer, il se prononce [s], pourtant la langue dispose du graphème S, pourquoi ne pas l’utiliser dans ce cas ?
-Le graphème Q est tantôt seul tantôt suivi d’un U ; parfois il se prononce[k] parfois il est muet. Pourquoi toutes ces difficultés ?
-Comme si le graphème Q ne suffit pas de lui-même à réaliser le son [k], il est appuyé par un C qu’on place devant lui. C’est à peine croyable.
-Comme si tout cela n’était pas assez pour les apprenants de la langue française, il a fallu l’agrémenter d’un autre graphème à forme bizarroïde aussi bien dans ses états minuscule que majuscule. Ce graphème est le K qui se prononce [k] qu’il soit en position seule ou suivi d’une H.
Une dernière barbarie vient s’ajouter aux autres : il s’agit du graphème X qui porte en lui-même, notez bien, l’association de quater phonèmes couplés deux à deux : [ks] et [gz]. Dans le premier cas il y a le son[k] pas dans le second .Le graphème X est parfois frappé de stérilité puisqu’il ne produit aucun son malgré sa présence ; et d’autres fois, seul son deuxième [s] ou [z] est prononcé ; le premiers phonèmes [k] ou [g] disparaît. Pourquoi ? En principe, dans la lettre X (ixe), il doit y avoir le son [ks] ; d’où viennent les sons [gz] et [z] e[s] sans le son [k]et parfois même l’absence de son ?
D’autres difficultés liées à l’orthographe d’usage méritent elles aussi d’être signalées comme les différents graphèmes du phonème[s] ou à l’orthographe grammaticale comme l’accord du participe passé des verbes pronominaux pour ne citer que ces cas car il y en a bien d’autres.
Toutes ces graphies et les différentes façons de les dire sont de nature à dérouter l’apprenant.
On peut comprendre son désarroi et les difficultés qu’il rencontre aussi bien lors de la transcription
que pendant la prononciation.
Je crois que la langue française doit être épurée de ces parasites qui nuisent beaucoup à son évolution. Il est temps que l’Académie Française se penche sur l’orthographe française pour l’alléger et l’assouplir, car une langue, si elle est destinée à l’usage, elle doit être entretenue et non livrée à l’abandon.

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