Zaid tayeb
II- Le type descriptif :- A- Description d’un lieu
Tout à coup devant moi se leva une digue. C’était un haut remblai de terre couronné de peupliers. Je le gravis et je découvris la rivière.
Elle était large et coulait vers l’ouest. Gonflées par la fonte des neiges, ses eaux puissantes descendaient en entraînant des arbres. Elles étaient lourdes et grises et parfois sans raison de grands tourbillons s’y formaient qui engloutissaient une épave, arrachée en amont. Quand elles rencontraient un obstacle à leur course, elles grondaient. Sur cinq cents mètres de largeur, leur masse énorme, d’un seul bloc, s’avançait vers la rive. Au milieu, un courant plus sauvage glissait, visible à une crête sombre qui tranchait le limon des eaux. Et il me parut si terrible que je frissonnai.
En aval, divisant le flot, s’élevait une île. Des berges abruptes couvertes de saulaies épaisses en rendaient l’approche difficile. C’était une île vaste où poussaient en abondance des bouleaux et des peupliers. A sa pointe venaient s’échouer les troncs d’arbres que la rivière charriait.
Quand je ramenai mes regards vers le rivage, je m’aperçus que, juste à mes pieds, sous la digue, une petite anse abritait une plage de sable fin. Là les eaux s’apaisaient. C’était un point mort. J’y descendis. Des troènes, des osiers géants et des aulnes glauques formaient une voûte au-dessus de ce refuge.
Dans la pénombre mille insectes bourdonnaient.
Sur le sable on voyait des traces de pieds nus. Elles s’en allaient de l’eau vers la digue. Les empreintes étaient larges, puissantes. Elles avaient une allure animale. J’eus peur. Le lieu était solitaire, sauvage. On entendait gronder les eaux. Qui hantait cette anse cachée, cette plage secrète ?
L’Enfant et la Rivière ; Michel Tournier
A- Autour du texte
-Souligner les indicateurs de lieu qui structurent le texte
-Identifier les différents tableaux
-Position du descripteur : relever les deux verbes qui servent à placer le descripteur dans la description
-Montrer qu’il y a deux grands tableaux, que l’un est décrit de loin, l’autre de près (description télescopique #description microscopique
II- Le type descriptif : B- Description d’une personne
1-Description subjective valorisante
Michel Strogoff était haut de taille, vigoureux, épaules larges, poitrine vaste. Sa tête puissante présentait les beaux caractères de la race caucasique.
Ses membres, bien attachés, étaient autant de leviers, disposés mécaniquement pour le meilleur accomplissement des ouvrages de force. Ce beau et solide garçon, bien campé, bien planté, n’eût pas été facile à déplacer malgré lui, car, lorsqu’il avait posé ses deux pieds sur le sol, il semblait qu’ils s’y fussent enracinés. Sur sa tête, carrée du haut, large de front, se crêpelait une chevelure abondante, qui s’échappait en boucles, quand il la coiffait de la casquette moscovite. Lorsque sa face, ordinairement pâle, venait à se modifier, c’était uniquement sous un battement plus rapide du cœur, sous l’influence d’une circulation plus vive qui lui envoyait la rougeur artérielle. Ses yeux étaient d’un bleu foncé, avec un regard droit, franc, inaltérable, et ils brillaient sous une arcade dont les muscles sourciliers, contractés faiblement, témoignaient d’un courage élevé, « ce courage sans colère des héros », suivant l’expression des physiologistes. Son nez puissant, larges de narines, dominait une bouche symétrique avec les lèvres un peu saillantes de l’être généreux et bon.
Michel Strogoff, Jules Vernes
Relever dans un tableau à deux colonnes :
– les parties du corps décrites
-les caractérisants de chacune d’elles.
-Montrer que la description est valorisante ;
En déduire que le descripteur met l’accent sur le portrait physique.
Montrer que le portrait de Michel Strogoff allie (associe) entre la force physique, la beauté du corps et la noblesse du caractère.
II- Le type descriptif :C- Description d’une scène animée
2-Description subjective dévalorisante
Au milieu de la forge, sorte de halle immense, imposante comme un temple, où le jour tombe de haut en barres lumineuses et jaunes, où l’ombre des coins s’éclaire subitement de lueurs embrasées, une énorme pièce de fer fixée au sol s’ouvre comme un mâchoire toujours avide, toujours mouvante, pour saisir et serrer ce métal rouge qu’on façonne au marteau dans une pluie d’étincelles. C’est l’étau…
Le petit Jack est à l’étau ! et je cherchais dix ans un autre mot, je n’en trouverais pas un qui rende mieux l’impression de terreur, d’étouffement, d’angoisse horrible, que lui cause tout ce qui l’entoure.
D’abord le bruit, un bruit effroyable, assourdissant ; trois cents marteaux tombant en même temps sur l’enclume ; des sifflements de lanières, des déroulements de poulies, et toute la rumeur d’un peuple en activité ; trois cents poitrines haletantes et nues qui s’excitent, poussent de cris qui n’ont rien d’humain, dans une ivresse de force où les muscles semblent craquer et la respiration se perdre. Puis ce sont des wagons, chargés de métal embrasé, qui traversent la halle en roulant sur des rails, le mouvement des ventilateurs agités comme des forges soufflant du feu sur du feu, alimentant la flamme avec de la chaleur humaine. Tout grince, gronde, résonne, hurle, aboie.
Alphonse Daudet. Jack
-Souligner les verbes de mouvement et les outils ou machines qui les génèrent
-Identifiez la sensation dominante et soulignez les mots qui s’y rapportent
-Souligner les mots qui traduisent le sentiment du descripteur et montrer leur côté dévalorisant
-Le rapport de l’homme à la machine : métaphores et figures de style
II- Le type descriptif : D- Description d’un objet
Description Objective
C’est une table ronde à quatre pieds, recouverte d’une toile cirée à quadrillage rouge et gris sur un fond de teinte neutre, un blanc jaunâtre qui peut-être était autrefois de l’ivoire- ou de blanc. Au centre, un carreau de céramique tient lieu de dessous de plat; le dessin en est entièrement masqué, du moins rendu méconnaissable, par la cafetière qui est posée dessus,
La cafetière est en faïence brune. Elle est formée d’une boule, que surmonte un filtre cylindrique muni d’un couvercle à champignon. Le bec est en S aux courbes atténuées, légèrement ventru à la base. L’anse a, si l’on veut la forme d’une oreille, ou plutôt de l’ourlet extérieur d’une oreille; mais ce serait une oreille mal faite, trop arrondie en son lobe, qui aurait ainsi la forme d’une « anse de pot ». Le bec, l’anse et le champignon du couvercle sont de couleur crème. Tout le reste est d’un brun clair très uni, et brillant.
Alain Robbe-Grillet, Instantanés.
Relever dans un tableau à trois entrées :
-les matières ;
-les formes
-les couleurs
Montrer qu’il s’agit d’une description objective neutre