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Zaid Tayeb

2-Le pouvoir de l’enseignant sur la matière enseignée

Le second point concerne l’autorité du professeur sur la matière à enseigner. Comme les matières sont aussi nombreuses que le sont les professeurs, il y aurait donc autant de matières à enseigner que de professeurs enseignants. En conséquence, plus le professeur est maître de cette matière, plus il lui sera aisé de la transmettre à son public. Pour paraitre plus juste et par conséquent plus proche de l’objectivité dans mes propos, je prendrai, en ce qui me concerne le français comme matière et le français comme langue, alors que d’autres prendront les maths, la physique et la chimie, les sciences de la vie et de la terre, par exemple comme matière à enseigner et le français comme langue d’enseignement. Voilà donc la différence qui existe entre le premier et les seconds. Ainsi donc, pour le professeur de langue française, dans mon cas, la langue est à la fois moyen et fin. Ce qui est différent pour les professeurs des matières scientifiques où la langue est un moyen au service de la matière qui est une fin. Comme j’ai déjà abordé plus en amont le problème de la langue comme moyen sur lequel je reviendrai à des moments épars et sans autre considération que celle que dictent les circonstances de la rencontre, je parlerai ici de la langue comme matière.

Le professeur de langue n’est pas simplement un professeur de langue dont il connaît les règles de syntaxe, d’orthographe et de lexique, il est également professeur d’oral et d’écrit. En effet, toutes les productions, de quelque longueur que soit, qui consistent à faire des mots du lexique des suites cohérentes dans le respect des règles d’orthographe et de grammaire de la phrase et des règles de la grammaire de texte à savoir les principes de la cohésion, de l’isotopie et de la connexité. Il ressort de ce que je viens de dire que tout ce qui se fait verse dans la production de l’oral et de l’écrit. Voilà donc, pour les professeurs de langue, la matière sur laquelle ils orientent leurs efforts et leurs savoirs faire. La langue comme moyen (linguistique) et la langue comme fin (matière) se recoupent chez les professeurs de langue (français, arabe, anglais…).

Le professeur de langue comme moyen d’enseignement se doit d’avoir d’autres connaissances propres à l’apprentissage de la langue comme matière, comme fin. En effet, Avec langue française comme matière -mère, dans notre cas, le professeur dispose de toute une panoplie d’autres matières-filles qu’il doit en être maître afin de pouvoir aisément les transmettre a son public : la connaissance du lexique avec la dérivation, la synonymie, l’antonymie ; de la syntaxe avec la juxtaposition, le coordination, la subordination ; de la phonétique avec la diction, la phonation, les liaisons, les enchainements vocaliques ; de la grammaire de texte avec les différents modes de narration ; de la conjugaison avec les modes, les temps et les aspects. Tous ces satellites qui, additionnés, forment la langue comme matière, contribuent à l’apprentissage d’une langue qui pour la nourrir, qui pour la construire, qui pour la parfaire.

En fin de compte, tous les affluents dont j’ai énuméré quelques uns, qui forment la langue comme matière, contribuent, chacun à sa manière, à une pratique saine de l’oral et de l’écrit. Ainsi donc, toutes les activités que l’enseignant fait avec ses élèves aboutissent à la pratique de l’oral et de l’écrit.

A suivre…